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vendredi 23 décembre 2011

Socrate le sage

Proverbe chinois: «Plus tu avanceras dans la connaissance plus il faudra te taire !»

(Vitement le jour où je taierai ce blog...)_  :-)

« Un homme accourut un jour vers SOCRATE le sage :
— II faut absolument que je te raconte, dit-il, visiblement excité, n’aurais-tu jamais cru cela ? Tu sais, ton ami...
— Arrête ! L'interrompt SOCRATE, as-tu passé ce que tu désires si ardemment me communiquer par les trois passoires ?
— Que veux-tu dire ?
— La première passoire est celle de la vérité : ce que tu as à me dire, est-ce absolument vrai ?
— Je le pense, reprit l'autre, mais enfin, je ne l'ai pas vu de mes propres yeux, c'est une de mes relations, qui me l'a confié sous le sceau du secret que...
— Silence. La deuxième passoire, interrompt à nouveau SOCRATE, c’est celle de la bonté.
Ce que tu vas me dire, est-ce une chose bonne ? Parles-tu en bien de mon ami ?
— Pas précisément, plutôt le contraire.
— Alors passons donc à la troisième passoire. Elle est celle de la nécessité. Est-il absolument indispensable que je sache ce qui semble te mettre en un tel émoi ?
— Indispensable ? Non, pas tout à fait... mais enfin, je pensais...
— Eh bien, mon jeune ami, si ce que tu as à me dire n'est ni indispensable, ni charitable, ni incontestablement vrai, pourquoi alors le colporter ? Efface-le de ta mémoire et discutons sur des propos plus charmants ».

Re:http://yves-philippe-de-francqueville.blog4ever.com/blog/lire-article-449205-2404721-yves_de_francqueville_justice_et_philanalyse.html

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Historiquement cette histoire n'est peut-être pas vraie. Mais elle a le mérite de susciter une réflexion dans le brouhaha quotidien du temps des fêtes qui pourrait avoir le mérite de remettre nos valeurs à leur juste place en cette période particulière de l'année.

lundi 12 décembre 2011

Conte de Noël


C'est un texte, en continu, déjà commencé il y a trois ans maintenant, mais que je tarde à finir, je ne sais trop pourquoi (j’attends l'inspiration, peut-être) et qui raconte certains souvenirs de mon enfance durant le temps des fêtes. Un texte, style conte de Noël, que je souhaite laisser à ma postérité, genre...




« Clinc, keclinc, clinc, keclinc… » Le bras dans les airs, je brassais la cloche de larges coups saccadés. Cette semaine c’est moi qui a été choisi pour signaler la fin des cours. Privilège s’il en est un, j’éprouvais une certaine fierté d’avoir la responsabilité de sonner la fin des classes. En temps normal, je prenais mon temps pour savourer ce moment attendu avec impatience. Mais aujourd’hui c’est un jour spécial. Rapidement je retournai à mon pupitre pour ramasser mes livres, cahiers et crayons que je m’empressai de fourrer dans mon sac d’école. Sans trop tarder et très excité, dans la cohue du départ pour le congé des fêtes, j’ai rejoint mes camarades, dans le corridor, qui s’emmitouflaient déjà dans leurs manteaux d’hiver. Manteaux, mitaines, tuques et bottes virevoltaient et s’enfilaient rapidement à travers les bousculades et les rires dans le chahut, qui pour une fois étaient tolérés par notre enseignante. On voyait bien que pour la forme, mademoiselle Villiard tapait des mains en répétant, à qui voulait l’entendre, de baisser le ton. Mais son regard complice et son sourire complice aux lèvres en disaient long. On devinait qu’on pouvait transgresser la loi du silence, habituellement de mise en pareille circonstance. Enfin, ce moment tant espéré est arrivé : le long congé des fêtes de Noël, du Jour de l’an et de l’Épiphanie. Je précise l’Épiphanie, car dans ces années-là, il était toujours d’usage et de plaisirs avoués, de festoyer le 6 janvier de chaque année pour souligner l’évènement de la quête des rois mages.
D’un pas pressé, quoique gênés par nos habits d’hiver et notre sac à dos en bandoulière, nous descendions l’escalier en ciseau, tel un troupeau de veaux excités à l’idée d’aller se dégourdir les pattes à l’extérieur après de longs mois encabané. Dehors, après seulement quelques minutes de marche, l’air sec et froid malgré le soleil, nous collait les narines. Mais qu’importe, pour les 15 prochains jours bien comptés, nous étions en congé des fêtes. Il faut dire que je n’habitais pas bien loin de l’école. Aussi, très tôt, dans le tournant de la route, je pouvais apercevoir mon grand frère occupé à pelleter la neige pour consolider le fortin que nous étions à construire. De retour du pensionnat depuis deux jours, il était manifestement heureux d’être de retour parmi nous pour cette période toute spéciale de l’année.




Sans plus attendre, j’ai déposé mon sac par terre. «Salut m’man, je retourne dehors». Cela n’a pas pris beaucoup de temps, que nous nous retrouvions sept inséparables à travailler dans nos fortifications. En effet, comme l’an passé, on se proposait de construire deux abris de combat, situés à distance de propriétés voisines. Nous pouvions ainsi former deux équipes, qui s’affrontaient le temps d’une rixe préméditée, pour les besoins du jeu. Afin d’assurer une solidité accrue aux abris de combat, nous avions pensé à un moyen fort ingénieux. Nous allumions un feu à l’intérieur de l’enceinte. La chaleur dissipée faisait fondre les murs intérieurs et glaçait les parois, assurant ainsi une durée de vie à ces ouvrages pendant une bonne partie de l’hiver. Le soleil était couché depuis un bon moment lorsque nous sommes rentrés pour souper. Les joues chaudes de froid picotaient notre épiderme rougi de santé; mais ô! Tellement heureux de songer que nous étions à seulement 24 heures de la veille de Noël.

Le lendemain, probablement causé par l’énervement, je fus le premier éveillé. Les yeux grands ouverts, je balayais du regard la pièce que je partageais avec mon frère ainé. Nous habitions un cottage où nous dormions à l’étage. Mes parents ont aménagé dans cette maison avec l’intention de finaliser eux-mêmes une partie de la construction. Mais comme nous étions de milieu ouvrier, et que notre famille était composée de quatre frères et cinq sœurs, ce fut assez long avant que les travaux de finition ne se fassent, priorité de dépenses oblige. Ainsi, lorsque j’étais en bas âge, tout l’étage était partagé en quatre avec de grands morceaux de tissus bleus marines opaques suspendus, qui adonnaient sur un corridor commun central menant à l'escalier de chêne verni. Les murs extérieurs, le plancher et le plafond en appentis étaient recouverts en planches de bois d’épinette lambrissée. Ce qui donnait une apparence modeste et plutôt rustique à la maison.



Au réveil, tôt le matin, on descendait rapidement l’escalier pour aller se réchauffer sur l’unique bouche d'air pulsé de la fournaise à l’huile, installée au niveau du rez-de-chaussée. Nous passions de longues minutes debout sur la grille à nous bousculer en geignant encore endormis, partageant cette unique source de chaleur localisée dans la cuisine, pièce centrale de la maison. L’air chaud soufflé qui s’engouffrait dans nos pattes de pyjamas, les gonflait telles des montgolfières et nous confortait d’une douce chaleur. Comme beaucoup de maisons bâties après la Grande Guerre, autour de la cuisine gravitait le salon, le garde-manger, la chambre des parents, la cage d’escalier, la salle de toilette, la cuisinette et une pièce de rangement. Les chambres d’enfants étant à l’étage. Ce matin, j’étais donc le premier debout. Aussi, après une halte rapide au dessus de la grille de la fournaise, je me dirigeai vers le salon.






La crèche peinte en vert que mon père avait fabriquée avec des pièces de bois et du verre assorti de collants d’étoiles et de séraphins, était couverte d’un toit décoré de papier crêpé imitant une roche grisâtre nervurée d’un celant plus pâle, et reposait sous le sapin paré de milles artifices. D’une année à l’autre, je ne me lassais jamais d’admirer cet arbre majestueux rempli d’une multitude de lumières aux couleurs vives de l’arc-en-ciel, de nombreuses décorations aux formes variées de boules glacées et colorées, de gouttes d’eau stylisées allongées, d’étoiles scintillantes, d’anges ailés, d’oiseaux multicolores et de glaçons brillants d'aluminium argentés. Moulés dans le plâtre et peints à la main, tous les personnages principaux de la nativité complétaient la scène, à l’exception du petit Jésus en cire. On y voyait Marie recueillie, les mains croisées posées sur sa poitrine, et Joseph agenouillé, s’appuyant sur son bâton de pèlerin, le regard attendri, tous deux tournés vers le berceau rempli de paille jaune à ras bord. Deux bergers, l’un debout portant un agneau sur ses épaules et l’autre accroupi en prière, quelques moutons laineux ainsi que les rois mages prosternés, offrant la myrrhe, l’or et l’encens, se tenaient en retrait de la scène. Sans oublier le bœuf couché et l’âne, bien campé sur ses pattes, qui ruminaient relaxant près de la mangeoire laquelle faisait office de berceau. Et comme il était de coutume, chez nous, l’enfant Jésus était absent du décor. Mon père, un homme plutôt rationnel et taciturne, ne laissait pas beaucoup de place à la rêverie et à l’imaginaire. Pourtant, il accordait une grande importance à la mise en scène de l’enfant Jésus, qui était déposé dans son berceau seulement lorsque l'horloge sonnait les 12 coups de minuit dans la nuit de Noël. C’était sans doute sa façon à lui d’exprimer son émerveillement et sa foi de catholique pratiquant.


Nous avions comme consigne de ne pas illuminer l’arbre de Noël sans la présence de nos parents. C’était sans doute causé par la peur du feu. Mais je me plais à penser, que peut-être souhaitaient-ils que l’on conserve ainsi un souvenir inoubliable, quoique nostalgique, de cette nuit de rêve, en réservant l’illumination du sapin pour ces moments magiques et solennels. Dans un sens, cela a peut-être du vrai. Il fut un temps la pauvreté des gens ainsi que la production limitée des biens de consommation étaient telles, que les journées spéciales revêtaient un caractère sacralisé qui se refléta dans notre manière de vivre. Lorsque l’on grandit en sachant que nous porterons des vêtements raccommodés ou recyclés et que les souliers de l’ainé devront bien faire l’affaire, s’ils ne sont pas brisés, même si défraichis, il était normal de réserver pour le dimanche, journée obligatoire de repos décrétée par notre sainte mère l’Église, et pour les festivités, nos plus beaux habits et notre meilleure bouffe. Par la suite est venue l’abondance. Il en résultait pour une majorité d’entre nous, que les vêtements de qualité et les repas variés sont devenus monnaie courante dans la vie de tous les jours. Ce fut le temps de l’opulence. Le temps où s’endimancher n’avait plus la même signification.

Cela n’a pas tardé, Maman était déjà debout. Elle savait bien que cette veille de Noël serait une journée très chargée. Et comme à l’habitude, elle profitait de ce moment en se levant encore plus tôt pour entreprendre les tâches ménagères qui naturellement lui étaient dévolues. Ainsi, comme tous les matins que le Bon Dieu amène, comme elle le disait si bien, elle s’affairait autour de la laveuse à linge pour faire une brassée. Après un premier cycle de lavage à l’eau savonneuse, elle prenait le linge lavé pour le passer dans le tordeur. Deux rouleaux beiges en caoutchouc dur, accolés l’un contre l’autre à l’horizontale au dessus de la cuve de la laveuse, et qui tournait en sens contraire. La pression exercée sur le linge trempé que l’on y insérait faisait en sorte que celui-ci, essoré, était prêt pour la prochaine étape du rinçage. Celui-ci était essoré à nouveau, de la même manière, avant d'être suspendu pour sécher à l'extérieur. Durant les mois d’hiver, le linge raidi par le gel était rentré et finissait de sécher dans nos chambres à l'étage. Pour cela, parallèles aux draps séparateurs, étaient accrochées des cordes en rangée où était suspendu le linge humide. Cela vous donne une idée de l’environnement dans lequel nous avons grandi. Tous les jours, le même scénario se répétait. Heureusement, elle se faisait aider les fins de semaine par mes sœurs les plus âgées, en excluant l’essorage, cette étape étant jugée trop dangereuse par mes parents. Après le lavage, elle s’affairait dans la cuisinette pour préparer le déjeuner. Comme c’était congé d'école pour tous, mes sœurs aînées devaient participer aux travaux ménagers. Quant à nous, les garçons, nous devions aider à l’entretien de la maison en accomplissant les tâches plus costaudes, comme pelleter l’entrée de cour. Nos tâches ménagères se limitant plutôt à sortir les poubelles et essuyer la vaisselle. Je me souviens, comme toutes les veilles de Noël, la pression était très haute, et lorsqu’elle passait la mope sur le plancher, on l’entendait de sa voix agacée, nous crier : « Passes pas dans mes tas de poussière, scram qu’elle nous criait. » Ou bien encore : « Évade de là. Voulez-vous bien, aller jouer ailleurs. » Nous savions que nous avions intérêt à nous effacer. Question de faire baisser un peu la pression.







Entre temps, j’ai assisté à une conférence en novembre 2011 dont le sujet traitait de l’aspect historique des crèches dans le cadre de la naissance de Jésus. Conférence donnée par Monsieur Rodolfo Felices Luna,  doctorant en théologie de l’université de Sherbrooke. Celui-ci nous fit la démonstration que la nativité telle que véhiculée par la tradition chrétienne ne reposait que sur les dires de l’apôtre Luc, ses congénères Paul, Marc, Jean et Mathieu ayant une version beaucoup plus conventionnelle de la naissance et de l’enfance du Christ.

mercredi 7 décembre 2011

Ah ben, cé le comble!


Le comble du hasard, c’est…
Prendre conscience qu’à la suite d’une période indéterminée, 13 729 800 000 années ont été nécessaires pour que soient créés les atomes et que s’organisent les molécules élémentaires évoluant vers notre ancêtre direct, Homo sapiens, vieux de 200 000 ans.

Le comble de la Foi, c’est…
L’Homme qui espère, depuis la préhistoire, obtenir pour l’éternité une hypothétique place au paradis moyennant une bonne conduite lors d’un séjour approximatif de 80 ans sur Terre, soit l’équivalent en durée à l’échelle de l’Univers d’une journée sur une période de 469 884 ans.

Le comble de la sagesse, c’est d’accepter que la Foi puisse être de l’opportunisme, de la crédulité, ou de la naïveté.

dimanche 4 décembre 2011

La Vérité est dans la connaissance.


Dans l’Antiquité l’Homme au sommet de son cheminement philosophique, proclamait : « In vino, Veritas ». Aujourd’hui, l’Homme doit savoir que « La Vérité est dans la connaissance ». Certains prétendront à tort que la Vérité n’existe pas. Qu’il n'existe qu’une vérité à la carte dont chacun peut se prévaloir et en revendiquer la légitimité. Il faut se rendre à l’évidence que ces hommes sont dans l’ignorance et dans l’erreur.

L’Église dans son autoritarisme a prôné sa vérité à travers les siècles. C’est ainsi qu’à ses moments les plus sombres elle a imposé dans le cadre de l’Inquisition ses croyances et ses convictions par la persuasion, coercitive au besoin. Lorsque cela ne convainquait pas, elle imposait ses dogmes et ses croyances par le châtiment. Ainsi on a assisté en 1600 à la condamnation de Giordano Bruno, lequel a brûlé vif sur le bûcher le 17 février de la même année, que l’on a puni pour avoir prétendu que Dieu avait créé des mondes autres que le monde terrestre. En effet, « sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il a montré, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, peuplé d'une quantité innombrable de mondes identiques au nôtre. Accusé d'hérésie par l'Inquisition, notamment pour ses écrits jugés blasphématoires et son intérêt pour la magie, il a été condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès» (Wikipédia). Il refusa de renier ses convictions et il périt dans les flammes. Meurtre, hypocrisie, intolérance, opiniâtreté et fermeture d’esprit de la part de certains théologiens de l’Église catholique.

Quelques années plus tard, Galileo Galilei, grand penseur, philosophe du XVIIe siècle confirmait que la Terre tournait autour du Soleil. Affirmation produite à la suite de la découverte du relief de la Lune ainsi que de la révolution des lunes de Jupiter qu’il observa dans sa lunette astronomique. Ce qui dérangea grandement la très sainte mère l’Église laquelle appuyait l’enseignement séculaire d’Aristote à l’effet que la Terre était le centre de l’Univers autour de laquelle révolutionnaient les astres du ciel. Le tout se révélant en harmonie avec l’enseignement de la Bible qui plaçait l’Homme au centre du monde. Confronté également au tribunal de l’Inquisition, Galilée a dû abjurer ses convictions découlant de ses connaissances acquises par l’observation du ciel basée sur des méthodes scientifiques. C’est ainsi que le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa-Maria, la sentence est rendue : Galilée est condamné à la prison à vie, peine immédiatement commuée en résidence à vie par le pape, son ami Urbain VIII, et son ouvrage est interdit. Quoique probablement apocryphe, sa déclaration: « Eppur si muove – et pourtant elle tourne (…sur elle-même et autour du Soleil) », confirme, s’il en est, que Galilée croyait envers et contre tous qu’il savait détenir la Vérité. Mais devant la menace de souffrances annoncées, il a préféré abjurer ses convictions. Duplicité, hypocrisie, intolérance, opiniâtreté et fermeture d’esprit de la part de l’Église catholique.
Celle-ci a corrigé sa turpitude et son iniquité envers Galilée près de 4 siècles plus tard en la personne du pape Jean-Paul II qui a déclaré le 31 octobre 1992 que :  « Si l’Écriture ne peut errer, certains théologiens du XVIIe siècle étaient dans l’erreur». Cela démontre bien que la Vérité puisse être et ultimement triompher. Cette Vérité unique, universelle ne sera pourtant atteinte que lorsque l’Homme aura acquis par l’instruction et le savoir, la connaissance universelle. La Terre ne tourne-t-elle pas autour du Soleil pour tout le monde, pour chacun d’entre nous? Henri Poincaré écrivait dans « La science et l’hypothèse », en 1902, que « L’expérience est la source unique de la vérité : elle seule peut nous apprendre quelque chose de nouveau; elle seule peut nous donner la certitude. Voilà deux points que nuls ne peut contester.»
C’est la connaissance de l’Homme et de son Univers qui lui permettra d’acquérir la sagesse nécessaire pour abattre les monstres de son ignorance et confirmer hors de tout doute qu’« In scientiam, Veritas ».


François Langlois

samedi 19 novembre 2011

Parents, voici 10 bonnes raisons expliquant pourquoi vous pouvez d'une voix forte défendre le maintien des commissions scolaires.

1) Çà s’adonne que je suis un parent contribuable responsable. Je m’informe et je réfléchis avant de prendre position.

2) Le système public d’enseignement du Québec se classe 5e parmi les 34 pays de l’OCDE et se classe 1er parmi les pays de la francophonie. J’y pense à deux fois avant de jeter le bébé avec l’eau du bain.

3) Malgré un taux de décrochage toujours inacceptable auprès de la clientèle étudiante, particulièrement chez les garçons, l’année scolaire 2010-2011 s'est conclue sur une fort belle note à la Commission scolaire des Chênes. Les taux de réussite cumulatifs enregistrés par les élèves des écoles Jeanne-Mance, Jean-Raimbault, La Poudrière et Marie-Rivier s’élèvent à 93 % en français et à 97 % en anglais, langue seconde. Au global (toutes les épreuves confondues), le taux de réussite se situe à 95 %. Ces résultats placent la Commission scolaire des Chênes dans le peloton de tête provincial et au-dessus de la moyenne québécoise, qui se situe à 93 % pour tout le Québec (réseaux public et privé) et à 91,7 % pour le réseau public. Si nous l’avons fait, chaque région du Québec peut travailler dans le même sens pour la réussite de leurs élèves.

4) Comme parent, je m’investis à plein temps pour aider mes enfants dans leur réussite scolaire. Mes rencontres personnelles avec les professeurs, mon aide aux devoirs et leçons à la maison, et ma disponibilité dans le cadre des sorties des enfants, ou encore des activités d’émulation ou de socialisation à l’école me demandent énergie et disponibilité. Sans compter que la communauté me demande de m’impliquer dans les structures parentales telles que les assemblées générales à l’école en début d’année, les Conseils d’établissement, les Comités de parents, comme parent-commissaire, ou membre de différents comités scolaires (pour le transport, pour les élèves handicapés (e)s ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage, population particulière estimée à près de 20% de la population étudiante, et autres comités ponctuels).

Et on me demanderait de gérer encore plus de responsabilités dans le cadre de ces organismes dans le futur, d’offrir plus de disponibilité de ma part. Ma chemise avec çà, peut-être.

5) Le système public québécois affiche un coût de gestion de 5%, soit le plus bas d'une administration publique efficace. Ce système public est dirigé par des conseils des commissaires composés de représentants élus, donc imputables, des milieux urbains ou ruraux et représente ainsi mieux leurs commettants avec leurs particularités socio-économiques et culturelles dans chaque région. Ce que l’on ne saurait retrouver chez un gestionnaire non élu tel que ceux que composent les conseils d'administration des cégeps, des universités, des services de santé (sauf trois élus), des garderies.

De plus, cette structure de gestion permet le pouvoir de taxation scolaire lequel profite directement au gouvernement provincial. En effet, à la Commission scolaire des Chênes cette taxation représente environ 13% des revenues annuels des commissions scolaires, ou 16.4 millions de dollars pour l’année 2011. Montant d’argent qui se bonifie de lui-même annuellement en fonction de l’augmentation de la valeur locative du parc immobilier régional. Ce montant représentait près d’un million de dollars (980 962$) en 2010-2011, soit plus de 6.3%. Lequel montant bonifié est retourné au gouvernement du Québec tous les ans par l’ensemble des commissions scolaires pour un montant totalisant près de 80 000 000$ de dollars calculé au taux de 4% d’augmentation au rôle de la valeur locative du parc immobilier québécois pour l’année en cours. Ce taux de 4% est une estimation pouvant varier en fonction de l’investissement annuel immobilier au Québec.

Et ce, sans compter les revenus réguliers de la taxation scolaire prélevés auprès des contribuables de notre province pour la rondelette somme de près de 2 milliards de dollars. Comment seront prélevés dorénavant ces montants significatifs? Montants de revenus qui ne seront plus justifiables sous forme d’imposition en taxes scolaires à la suite de l’abolition des commissions scolaires ou des conseils des commissaires élus. En effet, «No taxation without representation». Qui en fera la gestion dorénavant et de quelle façon sera-t-elle administrée? Les villes et les municipalités régionales de comtés? Mais de quel droit, si celles-ci ne sont pas impliquées comme personnes élues directement responsables dans la gestion des écoles? Notre gouvernement remplacera-t-il les taxes scolaires prélevées actuellement auprès de l’ensemble des propriétaires d’immeubles par un nouvel impôt touchant l’ensemble de la collectivité incluant les contribuables locataires? Cela se fera-t-il au désavantage de la classe moyenne et de la classe pauvre de notre société, le taux d’imposition des entreprises et des compagnies étant moindre? Qu’ont à dire les caquistes qui caquettent l’abolition des commissions scolaires sur ce sujet? Personne n’a de réponses cohérentes et qui tiennent la route.

6) Est-il raisonnable de confier l’avenir de nos enfants à quelqu’un qui prétend vouloir leur bien en démolissant les structures en place sans fournir noir sur blanc l’impact que cela aura sur les services aux élèves, en quoi leur proposition saura-t-elle améliorer la gestion de notre système d’éducation public, la pertinence de ses nouveaux organigrammes, l’évaluation et le rôle du personnel à mettre en place? Et très important, quand se fera le dépôt des chiffres à l’appui?

7) L’abolition des commissions scolaires, prélude à l’abolition des Cégeps comme transition vers le niveau universitaire? Sera-t-il avantageux pour le contribuable quand on sait qu’une année au Cégep de Drummondville coûte 850$ à nos enfants, ceux-ci pouvant demeurer chez leurs parents. Et qu’une année universitaire en coûte 8000$, incluant les frais d’étude, les frais administratifs et divers frais additionnels, les achats de livres, les frais d’hébergement et de subsistance.

D’autant plus que François Legault sait très bien que les infrastructures de nos établissements scolaires au niveau du secondaire ne sont pas adéquates pour recevoir une 6e année d’école supplémentaire. Quant à moi, le choix est vite fait.

8) «Les Cégeps, une maudite belle place pour apprendre à fumer de la drogue et puis à décrocher», selon monsieur Legault. On en attend plus du jugement d’un homme qui aspire à être le leader au gouvernement du Québec. «N'en déplaise à François Legault, la grande majorité des cégépiens sont assez sages: ils ne consomment pas ou peu de drogue et ils en prennent moins que la moyenne des 15 à 24 ans selon les plus récentes données (2010) d'une étude menée dans 27 cégeps d'un peu partout au Québec.»

 Si ce haut responsable de la Coalition sur l’avenir du Québec se permet de dire n’importe quoi à micro ouvert en ce qui concerne les maisons d’enseignement des Cégeps, imaginons ce qui peut se dire à micro fermé et que nous saurons seulement lorsqu’il aura jugé bon de nous partager. Une surprise n’attend pas l’autre avec cet ancien politicien reprogrammé. Mais les surprises ne sont pas toujours amusantes. Quelqu’un qui déclarait demander un seul mandat pour mettre son projet de contre-réformes en place pour ensuite sous-entendre retourner dans le secteur privé en laissant la société québécoise se désembourber suite à ses changements drastiques de société en dit long sur l’intérêt qu’il porte à nos préoccupations journalières comme parents et citoyens du Québec.

9) Les abolitionnistes qui jouent au poker avec l’avenir de nos enfants, j’en ai ras le bol. Ce n’est pas tout de faire accroire au monde de posséder une bonne main. Encore faut-il avoir la décence de mettre les cartes sur table pour permettre à tous d’en juger la valeur et la portée. Loto-Québec nous invite à jouer de façon responsable dans ses jeux de hasard. Je rappelle à monsieur Legault que l’éducation de nos enfants n’est pas un jeu. On ne s’amuse pas avec l’avenir des enfants au Québec.

10) Me prend-on pour une valise? C’est assez les réformes et les contre-réformes sur le dos de nos enfants, fichons-leur la paix pour un bout, s.v.p.


François Langlois, commissaire… mais avant tout, un parent engagé dans la réussite scolaire des étudiants.

dimanche 13 novembre 2011

Marchons au pas: gauche, droite, gauche, droite...

La trouvaille est habile. Pour faire accepter la CAQ au Québécois, on est en train de nous faire accroire que la CAQ est centre droit quasi gauchiste. Ce faisant, elle pousse le PL vers le centre flirtant avec la gauche. Ce qui libère la vraie droite à l’ADQ qui occupe maintenant la droite et l’extrême droite. Ainsi la poussée de la CAQ à gauche de la vraie droite bouscule ainsi le PQ vers la gauche à droite de QS, libérant le centre à la CAQ et force par le fait même QS à se positionner à l’extrême gauche de l’échiquier politique québécois.
Nous sommes donc en face d’une situation plutôt sécurisante pour le québécois moyen qui se conforte dans un centre droit plutôt gauchiste qui l’endort dans son cocon douillet. Avouons que c'est adroit comme raisonnement de la part de quelqu'un qui n'est pas gauche du tout. Mais trêve de balivernes mes frères (et sœurs) et recentrons-nous à l'essentiel en nous laissant bercer par cette belle chanson de mon enfance. : Frère Legault, Frère Legault endormez-nous, endormez-nous. Sonnez les matines, sonnez les matines. Ding et dong…! Ding et dong!

mardi 1 novembre 2011

Coalition pour l'avenir du Québec (C.A.Q.)

 
La grande tournée de consultation de la Coalition pour l’avenir du Québec (C.A.Q.) s’est arrêtée à Drummondville le mercredi 21 septembre, à 19 h, à l'hôtel Best Western.  J’ai adressé ce texte à monsieur Legault :  Pour ce qui est de mieux payer les enseignants, je vous laisse le soin d’en débattre avec les principaux intéressés.  Par contre, en ce qui à trait à votre priorité à l'éducation laquelle, selon vous, doit passer par l'abolition des commissions scolaires au profit des directions régionales du ministère de l'Éducation ainsi que par l'imputabilité des directions d'école, permettez-moi cette allégorie. Cela ressemble beaucoup à déshabiller Jean Charest et tous ses prédécesseurs depuis la révolution tranquille pour mieux habiller François Legault dans sa contre-révolution naïve en croyant, pire, en laissant miroiter aux citoyens et citoyennes du Québec que le travail accompli par les commissions scolaires pourra être exécuté plus efficacement et à moindre coût, comme par magie, en centralisant les décisions spécifiques à chaque communauté locale vers les directions régionales du ministère de l’éducation sans que cela n’ait d’éventuelles répercussions préjudiciables sur les décisions rendues auprès de ses usagé(e)s.
 
Car il faut le reconnaître, plus on est loin de la base, plus les décisions de gestion et règlements sont uniformisées au détriment des individus. En détournant également les tâches connexes de gestion essentielles aux services éducatifs vers les milliers de directions d’école déjà submergées dans leurs tâches éducatives journalières, vous prétendez que celles-ci pourront s’acquitter de ce surplus de travail à caractère administratif de manière plus efficace et toujours à moindre coût tout en conservant l’équité parmi les étudiants et leurs parents dans la qualité des services éducatifs dispensés. Permettez-moi d’en douter.  Et cela en étant conscient que le travail accompli présentement dans le cadre de la structure actuelle au Ministère de l’éducation a comme résultat bien tangible que le système public d’enseignement du Québec se classe 5e parmi les pays de l’OCDE et se classe bon 1ier parmi les pays de la francophonie.
 
C’est bien connu, Monsieur Legault que lorsqu’on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage, n’est-ce pas, mais attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.  Vous qui êtes issu du monde entrepreneurial, quand vous proposez vous de présenter aux citoyens du Québec les coûts réalistes projetés que nécessiterait votre vision plutôt simpliste de votre contre-réforme en éducation, nécessaire selon votre analyse pour améliorer la réussite scolaire de nos élèves dans un cadre de diminution de dépense? Quand vous jouez au poker avec vos éventuels électeurs et électrices, ce n’est pas tout de croire posséder une bonne main, encore faut-il avoir la décence de mettre cartes sur tables pour permettre à tous de prendre une décision éclairée afin de mieux conclure.

lundi 31 octobre 2011

Bénévolat dans l'implication parentale scolaire

Savez-vous qu’un parent cheminant au côté de son enfant et qui décide de
s’investir comme membre d’un conseil d’établissement dans une école
primaire aura consacré plus de 125 heures de bénévolat (2h par réunion) à
la fin de son parcours? Sans compter sa présence aux assemblées
générales en début d’année, ses rencontres personnelles avec les
professeurs, son aide aux devoirs et leçons à la maison et sa
disponibilité à l’intérieur d’organismes de participation parentale
(OPP) dans le cadre des sorties des enfants, ou encore d’activités
d’émulation ou de socialisation à l’école, ou de support à la
bibliothèque scolaire. S’il veut participer au comité de parent de sa
commission scolaire, c’est près de 200 heures (3h par réunion)
additionnelles qu’il consacrera tout au long du cheminement scolaire de
son enfant au primaire en tenant pour acquis que son transport pour
assister à ces réunions sera majoritairement à ses frais.

S’il décide de continuer son engagement au secondaire, c’est le même nombre
d’heures qu’il aura investi au conseil d’établissement de son école,
soit 125 heures (3h par réunion) et sa participation au comité de parent
l'aura privé de 135 heures d’émissions de télévision ou d’activités
personnelles. S’il préside ces réunions, il devra augmenter quelque peu
ses heures d’implication pour la préparation de chaque rencontre.
Naturellement, comme il aime ce qu’il fait, on lui demande de le faire
gratuitement. Bien sûr, c’est sans compter les nombreuses heures de
lectures qu’il se tapera chez lui afin d’assimiler les informations
pertinentes et d’obtenir la formation adéquate pour maîtriser ses
dossiers et qu’ainsi les bonnes décisions soient prises dans le meilleur
intérêt des élèves pour favoriser leur réussite scolaire. Si son
intérêt croît avec l’usage et qu’il est choisi par ses
pairs, il pourra cheminer en tant que directeur de région à l’intérieur
de la Fédération des comités de parent du Québec. Il devra être prêt à y
consacrer une soixantaine d’heures par année loin de sa famille. Niveau
de vie oblige, s’il n’est pas monoparental, il accomplira ces
différentes tâches en sus de son travail journalier dans 65% des cas
conjointement avec son partenaire de vie, ce qui lui permettra d’amasser
les argents nécessaires pour payer les frais de subsistance de sa
famille.

Et un futur challenger, candidat potentiel à la prochaine course
électorale provinciale, est persuadé que ce n’est pas suffisant. Il
préconise plus de responsabilités, donc plus de disponibilité de la part
des parents aux conseils d’établissement des écoles et dans les autres
structures parentales. Je me demande bien où il était lorsqu’on lui a
confié la responsabilité du Ministère de l’Éducation. Si on reconnait un
arbre à ses fruits, demandons-nous donc ce qu’il a su réalisé par
lui-même au sein de ce gouvernement lorsqu’il était au pouvoir?

Comme bien d’autres parents, de nombreuses heures d’implication parentale
personnelles dans ces structures me permettent de constater que,
malheureusement, certaines personnes sont carrément mal informées et
reposent leur jugement sur des témoignages tendancieux, sinon erronés et
dans d’autres cas, semblent plutôt défendre leurs intérêts partisans ou
électoraux au lieu de promouvoir des actions positives, réfléchies, et
constructives pour aider les élèves dans leur cheminement vers la
réussite scolaire. Ce n’est pas de démagogie infantile dont nos enfants
ont besoin pour mieux réussir à l’école, mais bien de personnes qui
réfléchissent et agissent en adulte dans les actions à poser afin
d'appuyer les efforts que ceux-ci doivent fournir, et ce à tous les
jours. Avant de préconiser à qui veut l’entendre l’abolition des
commissions scolaires prenons donc la peine de mieux s’informer sur ce
que font de positifs les commissions scolaires et d’analyser cette
option en connaissance de cause basée sur des informations réalistes et
véridiques, non pas sur des impressions ou des préjugés.

Si certaines personnes veulent changer des choses, qu’elles aient
l’honnêteté de fournir noir sur blanc, en quoi leur proposition
saura-t-elle améliorer la gestion de notre système public d’éducation,
organigrammes, évaluation et rôle du personnel à mettre en place et
déposer les chiffres à l’appui? Si le cœur vous en dit, les séances du
conseil des commissaires sont publiques. Passez donc nous dire bonjour. À
mieux se connaître, ce sont nos enfants qui en sortiront gagnants.

François Langlois, commissaire à la Commission scolaire des Chênes