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lundi 31 octobre 2011

Bénévolat dans l'implication parentale scolaire

Savez-vous qu’un parent cheminant au côté de son enfant et qui décide de
s’investir comme membre d’un conseil d’établissement dans une école
primaire aura consacré plus de 125 heures de bénévolat (2h par réunion) à
la fin de son parcours? Sans compter sa présence aux assemblées
générales en début d’année, ses rencontres personnelles avec les
professeurs, son aide aux devoirs et leçons à la maison et sa
disponibilité à l’intérieur d’organismes de participation parentale
(OPP) dans le cadre des sorties des enfants, ou encore d’activités
d’émulation ou de socialisation à l’école, ou de support à la
bibliothèque scolaire. S’il veut participer au comité de parent de sa
commission scolaire, c’est près de 200 heures (3h par réunion)
additionnelles qu’il consacrera tout au long du cheminement scolaire de
son enfant au primaire en tenant pour acquis que son transport pour
assister à ces réunions sera majoritairement à ses frais.

S’il décide de continuer son engagement au secondaire, c’est le même nombre
d’heures qu’il aura investi au conseil d’établissement de son école,
soit 125 heures (3h par réunion) et sa participation au comité de parent
l'aura privé de 135 heures d’émissions de télévision ou d’activités
personnelles. S’il préside ces réunions, il devra augmenter quelque peu
ses heures d’implication pour la préparation de chaque rencontre.
Naturellement, comme il aime ce qu’il fait, on lui demande de le faire
gratuitement. Bien sûr, c’est sans compter les nombreuses heures de
lectures qu’il se tapera chez lui afin d’assimiler les informations
pertinentes et d’obtenir la formation adéquate pour maîtriser ses
dossiers et qu’ainsi les bonnes décisions soient prises dans le meilleur
intérêt des élèves pour favoriser leur réussite scolaire. Si son
intérêt croît avec l’usage et qu’il est choisi par ses
pairs, il pourra cheminer en tant que directeur de région à l’intérieur
de la Fédération des comités de parent du Québec. Il devra être prêt à y
consacrer une soixantaine d’heures par année loin de sa famille. Niveau
de vie oblige, s’il n’est pas monoparental, il accomplira ces
différentes tâches en sus de son travail journalier dans 65% des cas
conjointement avec son partenaire de vie, ce qui lui permettra d’amasser
les argents nécessaires pour payer les frais de subsistance de sa
famille.

Et un futur challenger, candidat potentiel à la prochaine course
électorale provinciale, est persuadé que ce n’est pas suffisant. Il
préconise plus de responsabilités, donc plus de disponibilité de la part
des parents aux conseils d’établissement des écoles et dans les autres
structures parentales. Je me demande bien où il était lorsqu’on lui a
confié la responsabilité du Ministère de l’Éducation. Si on reconnait un
arbre à ses fruits, demandons-nous donc ce qu’il a su réalisé par
lui-même au sein de ce gouvernement lorsqu’il était au pouvoir?

Comme bien d’autres parents, de nombreuses heures d’implication parentale
personnelles dans ces structures me permettent de constater que,
malheureusement, certaines personnes sont carrément mal informées et
reposent leur jugement sur des témoignages tendancieux, sinon erronés et
dans d’autres cas, semblent plutôt défendre leurs intérêts partisans ou
électoraux au lieu de promouvoir des actions positives, réfléchies, et
constructives pour aider les élèves dans leur cheminement vers la
réussite scolaire. Ce n’est pas de démagogie infantile dont nos enfants
ont besoin pour mieux réussir à l’école, mais bien de personnes qui
réfléchissent et agissent en adulte dans les actions à poser afin
d'appuyer les efforts que ceux-ci doivent fournir, et ce à tous les
jours. Avant de préconiser à qui veut l’entendre l’abolition des
commissions scolaires prenons donc la peine de mieux s’informer sur ce
que font de positifs les commissions scolaires et d’analyser cette
option en connaissance de cause basée sur des informations réalistes et
véridiques, non pas sur des impressions ou des préjugés.

Si certaines personnes veulent changer des choses, qu’elles aient
l’honnêteté de fournir noir sur blanc, en quoi leur proposition
saura-t-elle améliorer la gestion de notre système public d’éducation,
organigrammes, évaluation et rôle du personnel à mettre en place et
déposer les chiffres à l’appui? Si le cœur vous en dit, les séances du
conseil des commissaires sont publiques. Passez donc nous dire bonjour. À
mieux se connaître, ce sont nos enfants qui en sortiront gagnants.

François Langlois, commissaire à la Commission scolaire des Chênes