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mercredi 22 janvier 2014

Le diplôme d'études secondaires n'est plu...???


Ce texte circule sur Facebook. Si c'était si simple, il y a longtemps qu'une solution aurait été trouvée par les commissions scolaires gérées, dit-on, par des deux de pics à en croire les anti-réformistes, les caq_ueteux et, semblent-ils maintenant, une dernière mouture d'électoralistes. Facebook a la grande qualité de démocratiser l'information. Son pendant négatif est que l'information qui y circule est malheureusement trop souvent incomplète, biaisée et teintée de parti-pris. Que cela ne nous empêche pas d'être critique pour autant. ;)

STÉPHANE LÉVESQUE
L'auteur est enseignant de français au secondaire.



Selon une étude de l'Université Laval, 57% des élèves du secondaire considèrent qu'ils ont de la difficulté à maîtriser la grammaire française.
PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL


Ça y est. C'est fait. On nous a présenté, en 40 minutes, un changement qui n'a l'air de rien, mais qui, en réalité, bouscule tout. Environ une centaine de profs sont venus apprendre, un mardi matin, que le but visé par l'ensemble des intervenants de notre école secondaire, ce n'est plus l'obtention d'un diplôme.

En fait, ce n'est pas exactement comme ça qu'on nous l'a dit. On nous a parlé du long processus de consultation, des statistiques émanant de pays de l'OCDE comparables au nôtre, des visées à long terme tel que prévu par Québec, des recherches actuelles sur le sujet...
L'enrobage était digestible, mais le contenu était trop bien emballé pour qu'on puisse y goûter sur le moment. C'est le soir même, à tête plus ou moins reposée et avec douze heures de recul, que l'évidence m'a frappé en plein visage: le diplôme d'études secondaires n'est plus. Le papier que les élèves finissants recevront à partir de 2017 n'aura du diplôme que le nom. En réalité, ce sera un permis de travail. Ce n'est pas seulement un changement de vocabulaire: c'est un changement de cap, de vision, de philosophie.
En présentant la décision sous forme chiffrée, elle me semble encore plus facile à expliquer aux gens qui n'ont pas le nez collé sur l'école au quotidien. Depuis la réforme, les élèves de 1resecondaire ne peuvent plus «couler» leur année. Même s'ils échouent à tous leurs cours, on les envoie en deuxième secondaire. Les deux années sont considérées comme un cycle et on n'évalue vraiment qu'à la fin de ce cycle.
Rabaisser encore les exigences
Cette décision avait évidemment choqué puisque, clairement, on abaissait le niveau de performance minimal requis chez les élèves. On avait rassuré les profs en leur disant que, de toute façon, les élèves auraient besoin de 28 unités sur 36 en 2e secondaire, c'est-à-dire qu'ils auraient besoin de réussir au minimum les trois quarts de leurs cours, pour passer de la 2e à la 3e année du secondaire.
Ce que les gestionnaires de ma commission scolaire ont récemment décidé, c'est de maintenir le cycle sur deux ans en début de secondaire, tout en abaissant à 18 unités sur 36 le seuil minimal pour passer de la 2e à la 3e année du secondaire. En gros, ça veut dire que si un jeune a coulé tous ses cours en 1re et la moitié de ses cours en 2e, on l'enverra en 3e.
Les profs de 3e recevront donc potentiellement des élèves qui n'auront pas réussi les deux niveaux précédents, ce qui obligera ceux-ci à réduire leurs exigences et à rabaisser une fois de plus le plancher minimal requis chez les élèves, forçant les profs des niveaux suivants à faire de même.
On diplômera donc des élèves qui connaîtront moins de choses, qui auront compris moins de notions, qui auront moins réussi, qui seront plus faibles. J'ai instinctivement soulevé devant l'assemblée que c'est toute la valeur du diplôme qui est remise en question. En fait, c'est là que je me trompais.
Un droit de travail
Le diplôme ne sera plus considéré comme une preuve de l'atteinte d'un niveau académique prédéterminé. Il sera un droit de travailler que pratiquement tous les élèves, forts ou faibles, devront éventuellement recevoir. En effet, puisqu'on exige, de nos jours, un diplôme de secondaire 5 pour occuper à peu près tous les emplois, on doit diplômer plus de jeunes si on veut qu'ils puissent travailler.
On a décidé de sacrifier la qualité pour la quantité. En une décision, on a pelleté une bonne partie du problème de décrochage scolaire sous le tapis. On a accepté le fait que des travailleurs moins instruits, c'est socialement moins dommageable que des décrocheurs boudés par les employeurs, faute de diplôme.

dimanche 19 janvier 2014

Absentéisme des élèves: les enseignants sont inquiets





L'absentéisme des élèves, notamment chez les enfants issus de familles immigrantes, pendant plusieurs semaines en pleine année scolaire inquiète le corps enseignant.
Ces absences sont de plus en plus fréquentes et sont expliquées par une multitude de raisons, qui vont du simple match de hockey aux visites familiales pendant des mois à l'autre bout de la planète.
C'est le cas de Pinky, Bedan et leurs enfants qui quitteront le Québec pendant trois mois pour aller au Bangladesh.
Le phénomène est particulièrement important à l'école Barthélemy-Vimont, à Montréal, où la vaste majorité des parents sont nés à l'étranger. Pendant l'année scolaire, près de 90 jeunes quittent l'école pour plus d'une semaine, dont près de 50 s'absentent pour au moins un mois.
« En janvier, après les fêtes, les billets d'avion sont plus bas. On a plusieurs parents qui viennent nous voir et nous disent : "on va quitter, on va être de retour en février ou mars prochain" », avance Marie Péloquin, directrice de l'École Barthélémy-Vimont.
Ces absences ne sont pas sans conséquence sur le cursus scolaire de ces enfants et constituent un véritable casse-tête pour les enseignants et la direction.
Pierre Pelletier, enseignant en maternelle à l'école Camille-Laurin, a du mal à cacher sa frustration : « il y en a qui doublent à cause de ça [...] pour les plus vieux c'est la catastrophe ».
Les enseignants avouent également leur impuissance devant les parents qui gardent leurs enfants à la maison pour s'occuper de leurs frères et les plus jeunes. 
D'après un reportage de Louis-Philippe Ouimet, HuffPost