Translate

mercredi 1 octobre 2014

Le Wi-Fi, un danger pour les enfants?




Vitesse de téléchargement par pays:
1) Hong Kong: 70.91Mbps
38) Canada: 18.94 Mbps

«Les enfants devraient réduire leur exposition aux émissions du Wi-Fi et les femmes enceintes devraient éviter de mettre un portable ou une tablette sur leur ventre», conseille l'ancien directeur de la division d'épidémiologie à l'Institut national du cancer, de 1971 à 1986. Et le Dr Anthony B. Miller affirme également que Santé Canada ne protègerait pas adéquatement le public, car ce ministère sous-estimerait les risques à long terme des faibles expositions répétées aux radiofréquences (RF) de type micro-ondes émises par les routeurs Wi-Fi et autres appareils sans fil avec lesquels ils communiquent.
En mai 2011, les radiofréquences furent classées «peut-être cancérogènes» (groupe 2B) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). «Nous sommes en train de potentiellement produire une génération entière qui sera exposée de façon substantielle aux radiofréquences, ce qui pourrait avoir des conséquences terribles», affirme le médecin de 83 ans qui favorise les connexions internet câblées qui par ailleurs sont plus fiables et moins vulnérables au piratage. « Je sens que j'ai une responsabilité envers le public. Pour plusieurs expositions aux agents cancérogènes, il a fallu 20 ou 30 ans de recherches pour confirmer le lien. Le cancer prend des années à se développer. Moi, je ne serai pas ici dans 30 ans! »
Probablement cancérogènes?
Le 12 septembre dernier, ce professeur émérite de santé publique à l'Université de Toronto était l'un des conférenciers vedettes d'un symposium sur les problèmes de santé associés aux champs électromagnétiques (CEM), tenu dans la Ville-Reine. L'événement s'adressant aux professionnels de la santé fut organisé par l'organisme canadien pour une technologie sécuritaire et la Clinique de santé environnementale de l'Hôpital Women's College, affilié à la même Université.
L'année dernière, le Dr Miller cosignait un article scientifique concluant que les RF devraient plutôt être classées «probablement cancérogènes» (groupe 2A). Selon lui, les experts réunis par le CIRC n'ont pas tenu compte du fait que le risque de cancer, dans la partie du cerveau la plus exposée aux RF par un cellulaire pendant 10 ans, est 2,8 fois plus élevé que la normale. C'est que cette découverte fut également publiée en mai 2011, tout comme le classement 2B, dans une étude signée par les auteurs de la fameuse étude internationale Interphone. «Depuis 2011, nous avons de plus en plus de preuves biologiques des effets nocifs des RF, notamment sur l'ADN et autres mécanismes à l'origine du cancer, dit le Dr Miller. Et tout récemment (mai 2014), une étude multicentre française est venue s'ajouter aux études qui vont en ce sens. »
Depuis la 2e Guerre mondiale, les radiofréquences ont été liées à des dizaines de malaises et maladies comme les palpitations cardiaques et l'autisme. Or le Code de sécurité 6 de Santé Canada, ligne directrice visant à limiter l'exposition humaine aux RF, ne vise qu'à éviter l'échauffement des tissus et ignore les effets biologiques qui se manifestent à des doses des milliers de fois inférieures à celles qui conduisent à cet échauffement, déplore le Dr Miller qui s'inquiète de l'implantation massive du Wi-Fi dans les écoles. À Santé Canada, la porte-parole Sara Lauer répond que cette technologie est tout à fait sécuritaire : «À partir des données scientifiques actuelles, les scientifiques de Santé Canada ont conclu qu'une exposition à l'énergie RF aux niveaux permis par le Code de sécurité 6 n'entraînera aucun effet néfaste sur la santé.»
Enfants cardiaques
Pourtant, depuis 2010, plusieurs parents et enfants se plaignent de maux de tête, nausées, étourdissements, palpitations et autres symptômes survenus après l'installation du Wi-Fi dans les écoles, selon le réseau de télévision CBC. «Il y a même eu sept arrêts cardiaques chez des écoliers dans la région de Collingwood (Ontario). Les cardiologues ne savent pas ce qui se passe», nous a confié en entrevue une autre conférencière au symposium de Toronto, la toxicologue Magda Havas, professeure d'études environnementales et des ressources à l'Université Trent, en Ontario.
La plupart des écoles utilisent des routeurs Wi-Fi de type industriel qui «sont typiquement des centaines de fois plus puissants que les systèmes domestiques», soulignait l'American Academy of Environmental Medicine (AAEM), en mars 2013, dans une lettre adressée au district scolaire de Los Angeles. Ces appareils doivent pouvoir desservir des centaines d'ordinateurs à travers des murs épais. Lorsqu'ils communiquent avec plusieurs ordinateurs, ils peuvent exposer les enfants à des doses très élevées de micro-ondes, même davantage qu'une tour de cellulaire placée à 100 mètres, selon l'AAEM.
«Le Wi-Fi expose plusieurs enfants à des doses annuelles de RF supérieures à celles reçues d'un cellulaire qui est plus puissant, mais utilisé plus rarement, explique Magda Havas. La dose reçue dépend de la proximité des ordinateurs et des routeurs. Avec un cellulaire, ce sont surtout votre tête et votre main qui sont exposées, alors qu'avec le Wi-Fi, c'est le corps au complet. Comme la plupart des écoles n'éteignent jamais le Wi-Fi, les enfants sont exposés six heures par jour, cinq jours par semaine et 40 semaines par année, ce qui fait environ 12 000 heures d'exposition en 10 ans. Selon l'étude Interphone, les adultes qui utilisent un cellulaire pendant 1 640 heures réparties sur 10 ans haussent leur risque de souffrir du cancer du cerveau de 40 %. C'est pourquoi les femmes qui gardent leur cellulaire dans leur soutien-gorge augmentent leur risque de développer le cancer du sein. Ce n'est pas à cause d'une forte exposition, mais plutôt d'une exposition à long terme à une pulsation de radiation à toutes les quelques minutes.»
Dans une vidéo Youtube portant sur le Wi-Fi, la professeure Havas souligne qu'une étude financée par l'armée de l'air américaine en 1984 avait démontré que des souris exposées à de faibles intensités de ces mêmes ondes, 21,5 heures par jour pendant 25 mois, avaient développé 260 % plus de tumeurs cancéreuses.