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vendredi 27 septembre 2013

« Avions-nous d’autre choix que celui d’augmenter la taxe scolaire ? »




Par Madame Jeanne-Mance Paul
-        L’auteure est présidente de la Commission scolaire des Chênes


Madame Pauline Marois, Première ministre du Québec,

Les derniers mois ont suscité chez-nous, à la Commission scolaire des Chênes, des sentiments diamétralement opposés.

D’une part, nous avons vécu la joie découlant d’annonces d’investissements majeurs dans notre région. Je pense ici à la construction d’une troisième « nouvelle école » sur notre territoire et à la mise en place d’un programme de mécanique de véhicules lourds en formation professionnelle.

D’autre part,  malheureusement, vos récentes sorties publiques au sujet des hausses de la taxe scolaire, ainsi que les reproches que vous avez adressés aux commissions scolaires à ce sujet, suscitent chez-nous étonnement, amère déception et indignation bien légitimes.

Je vous soumettrai d’entrée de jeu que vos propos ont eu un effet passablement démotivant sur l’ensemble de notre personnel (particulièrement celui qu’on qualifie « d’administratif »).

Ces femmes et hommes qui se dévouent quotidiennement à la cause de l’éducation publique y ont perçu une sorte de désaveu qu’ils ne méritent vraiment pas. Ils cumulent plusieurs fonctions, sont « surchargés » et en sont rendus à se questionner sur la place qu’occupe l’éducation publique dans la liste des priorités de votre gouvernement. Et voilà qu’on les accuse d’être de mauvais gestionnaires.

Sachez que, tous autant que nous sommes autour de la table du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Chênes, nous réalisons bien que les contribuables qui ont reçu leur compte de taxe et qui ont constaté la hausse qui leur est imposée, réagissent. En toute franchise, j’ose dire qu’ils n’ont pas tort, parce que, nous aussi, comme élus, avons vivement réagi… et continuons de le faire. 

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons annoncé, en juin dernier, que cette hausse de taxe planait au-dessus de nos têtes… et vous en étiez bien informée. C’est même contre notre gré que nous avons fait ce choix, après avoir bien pesé tous les « pour », tous les « contre » et après avoir mis sur la table tous les scénarios envisageables. Sachez que nous aurions voulu qu’il en soit autrement.

Votre gouvernement a décidé de sabrer 200 millions de dollars dans les subventions de péréquation versées aux commissions scolaires. Chez-nous, cela représente 3,6 millions $ en moins ! Pour faire image, je vous dirais que même si on décidait de « raser » notre centre administratif au grand complet, nous n’arriverions pas à récupérer les 3,6 millions perdus en financement.

En fait, cela fait maintenant trois ans que nous subissons des compressions majeures dans le réseau de l’éducation. Uniquement pour notre commission scolaire, cela représente des ponctions de l’ordre de 3 millions $ et la suppression de 30 postes administratifs.

Aujourd’hui vous nous reprochez de ne pas avoir suffisamment réduit nos dépenses de nature administrative. J’ose vous rappeler que le gouvernement du Québec nous impose, depuis trois ans, une réduction de nos « dépenses administratives » de 10 %.

Des données provenant du Conseil exécutif du gouvernement du Québec (une source crédible s’il en est une), démontrent que la Commission scolaire des Chênes a réduit ces mêmes dépenses de 26,3 %, dépassant de loin la cible imposée par Québec. Elle figure au 4e rang des « bons élèves » à cet égard, comme le titrait La Presse, dans son édition du 17 septembre 2013.

En toute humilité, Madame Marois, nous considérons avoir fait nos devoirs !

Or, nous devons subir l’odieux de devoir taxer davantage les contribuables, pour boucler notre budget… ET NON POUR AUGMENTER NOS DÉPENSES… que cela soit bien clair !

Permettez-moi de rappeler ici à quoi sert la taxe scolaire. Elle permet de répondre aux besoins locaux et de s’assurer de l’équité des services sur l’ensemble du territoire que nous desservons. À l’instar de nos pairs, nous devons, par l’entremise des revenus de la taxe; financer du personnel, comme les directions, les secrétaires, les concierges des écoles et des centres, une partie du transport scolaire, l’informatique et l’entretien des immeubles. Ces dépenses, vous en conviendrez, sont incontournables.

Par ailleurs, j’ose espérer que vous vous dissociez des discours du deuxième groupe de l’opposition. Comme ancienne ministre de l’Éducation, nous nous attendons à ce que vous dénonciez la campagne de désinformation que mène la CAQ et qui laisse croire aux contribuables que les commissions scolaires nagent dans les surplus et qu’elles sont au-dessus de leurs affaires. 

Vous, mieux que quiconque, savez que les surplus des commissions scolaires comprennent les actifs, comme les terrains, les bâtiments, de même que des réserves pour le financement des programmes sociaux des employés (comme les retraites).

Une fois qu’on a fait abstraction de ces éléments, les surplus ont fondu comme neige au soleil. Pis encore, on nous empêche d’utiliser plus de 32 % du surplus qui nous reste pour faire face à nos obligations.  Ajoutons à cela que nous n’avons pas le droit de faire de déficit et que nous ne devons pas amputer les services aux élèves (loin de nous cette idée!)… et le portrait est complet.

À la fin de tout ça, je me désole de constater que l’éducation publique fait l’objet de la course au déficit zéro, que d’année en année, le gouvernement nous demande de nous serrer la ceinture et nous laisse le soin de refiler la facture aux contribuables. Croyez-moi, c’est là un choix peu enviable que les élus scolaires n’ont vraiment pas souhaité.

Malgré tout cela, nous nous efforçons à tout mettre en œuvre pour préserver ce que nous avons de plus précieux : les services offerts à nos élèves… et la réussite de ceux-ci.

En terminant, je vous assure de notre disponibilité dans l’éventualité où vous jugeriez opportun de nous rencontrer pour échanger avec nous sur le sujet. Cette invitation s’étend bien sûr à votre collègue ministre responsable de notre région, M. Yves-François Blanchet, qui, soit-il dit en passant, n’est pas avare de ses visites en nos murs et manifeste régulièrement son intérêt pour nos différents projets et défis, ce qui est fort apprécié de notre part.

Je vous prie de croire, Madame Marois, en mes sentiments les meilleurs.

Jeanne-Mance Paul, présidente

Commission scolaire des Chênes

lundi 16 septembre 2013

Hausses des taxes: les commissions scolaires devront proposer leurs solutions


...ou l'art de refiler le singe à son voisin.




La ministre de l'Éducation Marie Malavoy se montre convaincue que les commissions scolaires pourraient encore dégager des économies en puisant davantage dans leurs surplus, en regroupant des services ou en resserrant leurs dépenses.
PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

«La balle est dans leur camp», a déclaré Marie Malavoy, ministre de l'Éducation, à la sortie d'une rencontre ce midi avec les représentants des commissions scolaires au sujet des hausses salées de taxes.
Les deux parties ont convenu de se revoir dans deux semaines. À ce moment-là, «ce seront elles (les commissions scolaires) qui arriveront avec des pistes de solution», a précisé Mme Malavoy. 
La première ministre Pauline Marois, qui était présente, s'est contentée de dire aux journalistes qu'une autre rencontre avait été fixée, refusant d'en dévoiler davantage. Même chose pour Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires qui, après maintes sorties dans les médias la semaine dernière, n'a pas soufflé mot ce midi.   
David D'Aoust, président de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec, a été plus loquace. Pour illustrer le climat de travail de la matinée, il a déclaré que les parties avaient l'air d'«un jeune couple en instance de divorce où chacun des deux trouve qu'il a raison».
Si un remboursement de taxes n'est pas envisagé, Mme Malavoy a souligné qu'un crédit de taxes pour des années ultérieures était toujours dans l'air.
Mme Malavoy se montre convaincue que les commissions scolaires pourraient encore dégager des économies en puisant davantage dans leurs surplus, en regroupant des services ou en resserrant leurs dépenses.
Fait à noter, a-t-elle précisé, «toutes ne sont pas dans le même sac. Certains ont fait leurs devoirs sans refiler la facture aux contribuables».
À moyen terme, Québec, a souligné la ministre Malavoy, souhaite réfléchir «à l'ensemble du système de taxation scolaire».
LOUISE LEDUC    La Presse

dimanche 15 septembre 2013

Distribution du personnel enseignant selon l'ordre d'enseignement et le genre, Québec, 2006-2007, en %






RENTRÉE SCOLAIRE: DE PLUS EN PLUS CHÈRE, L’ÉCOLE GRATUITE




«Les commissions scolaires du Québec doivent maintenant fonctionner avec 500 millions de dollars de moins dans leur budget, comparativement à 2010. Une grande partie de cette somme (200 millions) vient du retrait de subventions gouvernementales qui étaient versées aux commissions scolaires, depuis 2006, pour atténuer les hausses de taxes pour les contribuables, en raison de l’augmentation de la valeur des maisons.»

http://plus.lapresse.ca/screens/43c7-eb2c-52332f1c-aacc-63f4ac1c606d%7Ci2rTHzzIaCaI


samedi 14 septembre 2013

Taxes scolaires: Québec accusé de mentir


Publié le 14 septembre 2013 à 00h00 | Mis à jour à 00h00 (La Presse)


La première ministre Pauline Marois.  PHOTO ERICK LABBE, LE SOLEIL

(QUÉBEC) «Le gouvernement ment» à des fins électoralistes dans le dossier des taxes scolaires, accuse la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard. Elle lui demande d'autoriser ses membres à puiser davantage dans leurs surplus pour soulager les contribuables.

Comme La Presse l'a démontré vendredi, le gouvernement Marois envisage de forcer les commissions scolaires à rembourser les contribuables. Il les accuse d'avoir essentiellement augmenté les taxes pour compenser les compressions de 200 millions de dollars. Dans des documents provenant du Conseil exécutif, on reproche à certaines commissions scolaires de ne pas avoir puisé suffisamment dans leurs surplus accumulés. Ceux-ci s'élèvent à 1 milliard de dollars, mais la moitié est constituée d'actifs comme la valeur des terrains et des bâtiments et ne peut donc être utilisée.
«Le gouvernement ment quand il dit qu'on aurait dû aller chercher dans les surplus, a soutenu Josée Bouchard, hier. La loi nous interdit d'aller compenser le manque à gagner par l'appropriation des surplus.» Les commissions scolaires ne peuvent utiliser que 10% de leurs surplus, et 32% dans des cas exceptionnels.
247 millions de «surplus libres»
Or, du milliard de dollars, 247 millions sont des «surplus libres» qui sont disponibles dès maintenant. «Que le gouvernement les dégage» et «les hausses de taxes seraient vraiment réduites», a affirmé Josée Bouchard. Mais le gouvernement a écarté cette option jusqu'ici. La raison est simple, selon Mme Bouchard: comme les commissions scolaires sont intégrées au périmètre comptable du gouvernement, leurs surplus accumulés font partie de ses actifs et lui permettent d'avoir un bilan positif dans ses livres. S'il leur permet d'éponger les compressions avec les surplus, les contribuables seraient soulagés, mais le gouvernement, quant à lui, verrait fondre sa colonne d'actifs. Au fond, sa commande de compressions aurait un effet nul sur ses finances: le gouvernement réduirait ses dépenses, mais diminuerait du même coup ses actifs. L'opération ne l'aiderait pas à atteindre l'équilibre budgétaire.
Josée Bouchard est furieuse que le gouvernement accuse les commissions scolaires de ne pas se serrer la ceinture. Elle souligne qu'elles ont subi des compressions de 643,6 millions de dollars en trois ans. Leur budget de fonctionnement est maintenant de 476 millions. «On fait la démonstration éloquente qu'on a coupé pas à peu près. Et là, on est pris à la gorge», a lancé Josée Bouchard. Selon elle, les commissions scolaires ont réduit leurs dépenses administratives de 15% alors que la cible était de 10% en vertu de la loi 100, adoptée en 2010. Les dépenses de publicité, de formation et de déplacement ont diminué de 38% alors que la commande était de 25%.
Selon elle, le gouvernement savait dès le départ que des compressions supplémentaires forceraient les commissions scolaires à puiser dans la poche des contribuables. Les accusations de la première ministre Pauline Marois, «c'est une manoeuvre électoraliste. Elle sait que les commissions scolaires n'ont pas la cote dans l'électorat parce qu'on essaie de faire croire qu'on dépense à outrance. Elle fait le jeu de la CAQ et veut aller chercher cet électorat-là». Elle trouve que le gouvernement «dépasse les bornes» en ciblant en particulier sa commission scolaire (Lac-Saint-Jean) parmi les mauvais élèves. Ça promet pour la rencontre entre Mme Bouchard et Mme Marois, lundi, à Montréal.
Québec songe également à retirer le pouvoir de taxation aux commissions scolaires. Une solution illusoire, selon Josée Bouchard. «Le Nouveau-Brunswick a déjà fait ça et il est revenu sur sa décision cinq ans plus tard. C'était le capharnaüm, le Ministère ne fournissait pas, et on engageait des fonctionnaires de façon exponentielle pour gérer ça», a-t-elle indiqué. La FCSQ réclame entre autres un nouveau «pacte fiscal» avec le gouvernement.
TOMMY CHOUINARD
La Presse

Marois veut faire passer un message aux commissions scolaires


Publié le 13 septembre 2013 à 12h50 | Mis à jour le 13 septembre 2013 à 18h08 (La Presse)



Pauline Marois  PHOTO ALAIN ROBERGE, (LA PRESSE)


La première ministre Pauline Marois dit avoir un message à passer» aux commissions scolaires, mais refuse de dire si son gouvernement les forcera à rembourser les contribuables pour certaines hausses de taxes salées.




En marge d'une annonce économique à Kangiqsualujjuaq, au Nunavik, dans le Nord du Québec, Mme Marois a brièvement réitéré vendredi que certaines commissions scolaires avaient été trop loin avec des hausses de taxes qui auraient atteint près de 200 millions $ au total.
«Je crois qu'elles auraient dû d'abord regarder du côté de leurs dépenses administratives, a dit la chef péquiste. Elles ont refilé pour l'essentiel les hausses aux citoyens.»
La première ministre, qui doit rencontrer lundi les représentants de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), s'attend à de «franches discussions».
«J'ai quelques messages à passer, mais je vais le faire en tout respect de l'institution. On doit jouer franc jeu et mettre carte sur table.»
La première ministre dit par ailleurs ne pas craindre que la FCSQ brandisse la menace d'une baisse des services aux étudiants si certaines commissions scolaires devaient rembourser des hausses de taxes.
«Les sommes prélevées par la taxe scolaire sont pour l'administration ainsi que l'entretien des bâtiments, a dit la première ministre. Ce n'est pas pour les services aux étudiants.»
Dans son dernier budget, l'élimination d'un programme de péréquation temporaire créé en 2007 s'était traduit par des compressions de quelque 200 millions $ aux commissions scolaires.
«Elles (les commissions scolaires) savaient qu'elles devraient renoncer, un jour ou l'autre, à cette aide, a dit Mme Marois. Il y avait des actions à poser. Ce que nous leur avons proposé était raisonnable.»
La première ministre risque donc de signifier clairement à la FCSQ lundi qu'elle désapprouve les hausses de taxes et que son gouvernement pourrait prendre les moyens nécessaires afin de corriger la situation.
Plus tôt cette semaine, la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard, avait accusé la première ministre Marois de faire preuve d'électoralisme en s'étonnant tout à coup de l'ampleur des augmentations décidées par les commissions scolaires.
«Je suis en colère et ce n'est pas Josée Bouchard qui est en colère, c'est tout mon réseau et c'est important de ne pas laisser la population sous l'impression qu'on n'a rien fait et qu'on est des mauvais élus et des mauvais gestionnaires», avait dit Mme Bouchard.
Mme Bouchard en rajouté vendredi, en affirmant que les taxes scolaires servent bel et bien à assurer les services aux élèves et qu'il est illusoire de croire que les commissions scolaires peuvent récupérer les coupes de quelque 200 millions $ imposées par le gouvernement en sabrant dans leurs dépenses administratives.
«Mme Marois a déjà été ministre de l'Éducation. Elle sait ça. Savez-vous c'est quoi ces emplois-là. Ce n'est pas de la bureaucratie. (...) Avec les taxes scolaires, on paie les salaires des directions d'école, des directions-adjointes, des secrétaires, des concierges. C'est du monde au service des élèves. (...) Ça ne fonctionne pas cet argument-là et il va falloir s'en parler», a dit la présidente de la FCSQ.
Mme Bouchard évalue par ailleurs à 193 millions $ le montant total de la majoration des taxes par les commissions scolaires.
JULIEN ARSENAULT
La Presse Canadienne
KANGIQSUALUJJUAQ

Les commissions scolaires en colère contre Marois


Publié le 11 septembre 2013 à 16h00 | Mis à jour le 11 septembre 2013 à 19h10 (La Presse)


Josée Bouchard
PHOTO ROCKET LAVOIE, ARCHIVES LE QUOTIDIEN


La présidente du regroupement des commissions scolaires a fait une sortie contre la première ministre Pauline Marois, mercredi, une semaine après ses critiques concernant les hausses de taxes.
Josée Bouchard a accusé Mme Marois et son gouvernement de faire preuve d'électoralisme en s'étonnant tout à coup de l'ampleur des augmentations décidées par des membres de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).
La présidente de la FCSQ a fait ses premiers commentaires lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, mercredi, après avoir sollicité en vain une rencontre avec Mme Marois depuis ses déclarations de la semaine dernière.
«Je suis en colère et ce n'est pas Josée Bouchard qui est en colère, c'est tout mon réseau et c'est important de ne pas laisser la population sous l'impression qu'on n'a rien fait et qu'on est de mauvais élus et de mauvais gestionnaires», a-t-elle dit.
En fin de journée, mercredi, le cabinet de Mme Marois a annoncé qu'une rencontre aura lieu lundi prochain avec les représentants de la FCSQ et ceux de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec.
La semaine dernière, Mme Marois avait reproché aux commissions scolaires d'avoir haussé leurs taxes en réaction aux compressions budgétaires de 250 millions de dollars sur deux ans imposées par son gouvernement.
La première ministre avait ainsi semblé contredire sa ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, qui avait invité ces administrations, en février dernier, à occuper leur champ fiscal pour compenser les décisions de Québec.
Mme Marois avait aussi annoncé son intention de rencontrer les représentants des commissions scolaires, sans toutefois donner suite aux sollicitations de Mme Bouchard, pressée faire le point à ce sujet.
Mercredi, Mme Bouchard a estimé que la «surprise» exprimée par Mme Marois est le résultat d'un calcul politique, car le gouvernement, ainsi que Mme Malavoy, avaient été prévenus dès le dernier budget que les efforts demandés aux commissions scolaires, pour régler le déficit, se traduiraient par des hausses de taxes.
«On est tombés en bas de notre chaise, a-t-elle dit. Tout le monde a été foudroyé par ça parce qu'on l'a senti comme un mépris, comme une insulte parce que les commissions scolaires ne cessent de faire des efforts de compressions administratives depuis trois ans.»
La présidente de la FCSQ soupçonne le gouvernement d'adopter un discours plus dur afin de séduire l'électorat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dont l'abolition des commissions scolaires est un cheval de bataille.
«C'est électoraliste, a-t-elle dit. (...) Nous, on se pose la question: est-ce que ce sont des déclarations qui vont chercher l'électorat de la CAQ? C'est à eux d'y répondre.»
En sortant du conseil des ministres, mercredi, Mme Malavoy a affirmé que les propos de Mme Marois ne constituent en rien une «rebuffade» pour elle.
Selon Mme Malavoy, le gouvernement souhaitait que les commissions scolaires ne haussent leurs taxes que dans les cas où elles seraient incapables de réduire leurs dépenses, d'augmenter leurs revenus autres que fiscaux ou encore de piger dans leurs surplus.
«On a, particulièrement au mois d'août, fait une analyse détaillée de la situation des commissions scolaires, et effectivement il y en a un bon nombre qui n'ont pas pris leurs responsabilités comme on les invitait à le faire», a-t-elle dit.
ALEXANDRE ROBILLARD
La Presse Canadienne
Québec

mercredi 4 septembre 2013

Hausse des taxes scolaires: le PQ fait volte-face




Le gouvernement Marois fait volte-face et accuse les commissions scolaires de ne pas avoir revu leurs règles de gestion et d'avoir augmenté les taxes scolaires «sur le dos des citoyens».
Les taxes scolaires, qui sont arrivées en juin dernier, ont augmenté d'environ 3% à Montréal, mais la hausse a été parfois très salée pour d'autres régions, grimpant jusqu'à 40%. 
La ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, avait depuis refusé de blâmer les commissions scolaires et jugeait qu'elles n'avaient pas procédé à des hausses excessives. 
«Dans ce que j'ai vu, personne n'a grimpé le compte de taxe scolaire au-dessus de ce que la loi permet, soit 35 cents par 100 dollars d'évaluation. Dans la plupart des cas, ça tourne autour de 23 ou 25 cents par 100 dollars d'évaluation», soutenait Mme Malavoy en août dernier. 
En avril, la ministre avait elle-même invité les commissions scolaires à utiliser les taxes scolaires pour atténuer les nouvelles compressions de 65,1 millions de dollars, qui s'ajoutaient aux coupes de 150 millions annoncées plus tôt. 
Or, la première ministre du Québec, Pauline Marois, a livré un discours totalement différent ce soir en entrevue à TVA Nouvelles. 
«Parlez-moi pas des taxes scolaires, parce que je suis tellement mécontente de la façon qu'ont travaillé les commissions scolaires. (...) Il y avait une aide temporaire qui leur avait été apportée, et plutôt que de travailler depuis les dernières années pour resserrer les règles de gestion, ils ont envoyé ça sur le dos des citoyens», a réagi Mme Marois. 
«On a un petit rendez-vous qui nous attend, elles et moi, et on aura une bonne discussion sur cette question-là», a-t-elle promis. 
En août dernier, les partis de l'opposition avaient accusé le gouvernement de «se laver les mains» en acceptant que les commissions scolaires augmentent la charge fiscale des contribuables. 
«Elle s'en lave les mains en disant: ''Ce n'est pas de notre faute, les commissions scolaires ont le droit de le faire.'' Pourtant, si les commissions scolaires passent la facture, c'est parce que lapuck est arrivée sur leur plaque avec le budget du gouvernement péquiste», avait alors affirmé la députée libérale de Mille-Îles et porte-parole en matière d'enseignement primaire et secondaire, Francine Charbonneau. 
«Le gouvernement de Mme Marois et Mme Malavoy elles-mêmes savaient depuis le mois de novembre que des augmentations de taxes pendaient au bout du nez des Québécois et ils n'ont rien fait», avait dit la porte-parole de la caquiste en matière d'enseignement primaire et secondaire, Nathalie Roy. 
En avril, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, affirmait concernant les coupes: «On est obligés aussi de se tourner vers les citoyens. Les taxes vont augmenter.» 
HUGO PILON-LAROSE   La Presse

lundi 2 septembre 2013

Renforcement de l'identité : cours d'histoire nationale - Le gouvernement du Québec annonce sa démarche pour renforcer l'enseignement de l'histoire nationale




Montréal - La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Marie Malavoy, et le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, ont lancé aujourd'hui une démarche gouvernementale qui mènera au renforcement de l'enseignement de l'histoire nationale au primaire, au secondaire et au collégial.
« Une majorité de Québécoises et de Québécois se déclarent insatisfaits de l'enseignement de l'histoire au Québec. Ils considèrent nécessaire de donner aux jeunes une bonne connaissance des personnages et des faits marquants de cette histoire. Le gouvernement entend démontrer qu'il est à l'écoute de ces attentes légitimes », a déclaré la ministre Malavoy.
« Il est temps de discuter de ce qui nous définit. Cela contribuera à former des étudiants libres en pensée, des citoyens portés vers l'action et des Québécois dotés d'une plus solide confiance en eux », a ajouté le ministre Duchesne.

Primaire et secondaire

Le mandat de mener une consultation a été confié à M. Jacques Beauchemin, président-directeur général par intérim de l'Office québécois de la langue française et sous-ministre associé au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. Spécialiste de la sociologie de la société québécoise, M. Beauchemin sera accompagné dans sa tâche par Mme Nadia Fahmy-Eid, professeure d'histoire à l'Université du Québec à Montréal. Leur mandat consistera à consulter les acteurs du milieu éducatif et les professionnels du domaine de l'histoire pour préciser les orientations qui mèneront à l'élaboration des nouveaux programmes d'histoire au primaire et au secondaire. Dans le but d'offrir à la population une tribune pour s'exprimer sur la question, une section Web sera mise à sa disposition sur le site du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
Le rapport de ce duo d'experts sera déposé à la fin de l'année. Une fois qu'une première version des nouveaux programmes sera disponible, des projets pilotes seront mis en place dans un certain nombre d'écoles dès septembre 2014.
« Le renforcement de l'enseignement de l'histoire nationale a comme objectif d'offrir aux élèves du Québec une formation plus approfondie ainsi que de valoriser l'identité et la culture québécoises », a ajouté la ministre Malavoy.

Collégial

Dans le contexte de l'ajout d'un cours obligatoire sur l'histoire nationale du Québec contemporain au collégial, le Comité-conseil de la formation générale aura le mandat de proposer au ministre les objectifs et les standards de formation qui pourront être associés à ce nouveau cours. Il devra aussi lui donner un avis sur la place que ce cours occupera au sein de la formation collégiale commune. Rappelons que le Comité-conseil de la formation générale est composé de représentants des enseignants et des directions des collèges, auxquels s'ajouteront des représentants du marché du travail et des universités.
Des modifications devront être apportées au Règlement sur le régime des études collégiales pour introduire la formation sur l'histoire nationale du Québec contemporain dans l'enseignement collégial. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) demandera alors un avis au Conseil supérieur de l'éducation et la population pourra se prononcer sur le projet.
« L'enseignement de l'histoire ainsi que la capacité d'analyser les événements constitutifs de notre identité collective et d'en débattre ouvertement avec des professeurs dédiés aideront les jeunes adultes des collèges à développer leur sens critique et à avoir une meilleure connaissance de notre société », a déclaré le ministre Duchesne.
Les propositions du Comité-conseil de la formation générale sont attendues pour la fin de l'année en vue d'une implantation du cours obligatoire pour la cohorte d'étudiantes et d'étudiants commençant leurs études à l'automne 2014.

Une approche gouvernementale concertée

Le MESRST et le MELS travailleront conjointement en vue de ce renforcement de l'enseignement de l'histoire nationale au primaire, au secondaire et au collégial.
Rappelons que la première ministre Marois, lors de son discours inaugural du 31 octobre 2012, avait exprimé sa ferme intention de renforcer l'enseignement de l'histoire du Québec.