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jeudi 7 juin 2012

Le commissaire Jean-François Houle s'est vidé le cœur dans le dossier du transport scolaire



Publié le 31 Mai 2012, Gérard Martin




Il a pointé les compressions du MELS et invité les municipalités à prendre leurs responsabilités

Le commissaire Jean-François Houle n'a pas accepté d'entendre dire de la bouche des opposants à la nouvelle politique de transport que la Commission scolaire des Chênes (CSDC) a agi dans cette réorganisation en «citoyen non responsable et peu respectueux des besoins de sa clientèle et de ses partenaires» et il s'est vidé le cœur devant la vingtaine de parents et de citoyens présents à la dernière séance ordinaire du conseil des commissaires dont une délégation de l'Afeas Saint-Félix-de-Kingsey.

Même s'il ne l'a pas dit comme tel, M. Houle n'a manifestement pas apprécié non plus la conclusion émanant de la proposition de l'Afeas Saint-Félix-de-Kingsey annonçant ses intentions d'intervenir auprès du ministère de l'Éducation, du Loisir et des Sports (MELS) pour qu'il exige que la CSDC revoie sa politique de transport scolaire, et ce, en maintenant en quelque sorte le statu quo jusqu'à ce qu'on arrive à des changements après des consultations auprès des municipalités et autres partenaires.
Or, le commissaire Houle n'a pas pris trop de temps pour pointer du doigt ce même MELS et ses nouvelles compressions budgétaires de 1,8 million $ (revu à 1,9 million $ depuis) imposées à la CSDC comme étant l'une des raisons limitant les possibilités d'une application plus souple de sa politique de transport scolaire.

Le vice-président de la CSDC a rappelé aux citoyens mécontents de la situation que son organisme devait déjà composer depuis les trois ou quatre dernières années avec une enveloppe fermée pour le transport scolaire et qu'arrivent maintenant en prime ces importantes compressions touchant l'ensemble de l'appareil administratif.

Il en résulte donc, comme a tenté de l'expliquer Jean-François Houle, que la CSDC n'a plus les moyens de piger dans d'autres sources de revenus pour favoriser des mesures compensatoires partout où la situation pourrait sembler l'exiger.

Tout en donnant l'assurance qu'il n'était pas de l'intention de la commission scolaire d'aller «mettre le trouble» dans les municipalités, le commissaire a néanmoins invité les plaignants à s'adresser à ces dernières lorsqu'il s'agit de responsabilités qui leur reviennent.

Dans les revendications entendues pour illustrer le danger de la marche jusqu'à l'école et pour réclamer le retour du transport par autobus à l'intérieur des limites du 1,6 kilomètre, certains parents ont parlé, entre autres, de l'absence de trottoirs en tout ou en partie, de déneigement partiellement effectué et du non recours à un brigadier à une intersection stratégique ou à la traverse d'une route numérotée.

Selon ce que l'on comprend du discours de M. Houle, c'est que tant qu'ils ne sont pas rendus à l'école, les jeunes marcheurs sont des citoyens dont la sécurité dépend avant tout des caractéristiques de la municipalité.

«La commission scolaire ne peut pas régler tous les problèmes soulevés par les parents, particulièrement ceux qui ne sont pas de son ressort», a-t-il exposé en réponse au lot d'accusations formulées par les porte-parole des parents ou de la communauté.

Tout en reconnaissant qu'il y a probablement des situations très particulières où la CSDC pourra intervenir, le commissaire a indiqué aux parents qu'il ne faut pas s'attendre cependant à un retour à la situation qui prévaut actuellement, parce que l'organisme n'en aura malheureusement plus la capacité financière.

Les rencontres se poursuivent

Sans renier ce que venait de dire son vice-président, bien au contraire, la présidente de la CSDC, Jeanne-Mance Paul, a invité elle aussi les parents contestataires à faire le partage des responsabilités.
Mme Paul a expliqué que voilà près de deux ans que son organisme s'efforce de réécrire une politique de transport juste et équitable pour tout le monde, applicable selon les moyens en place, dans le respect des règles émises par le MELS, et cela, après avoir consulté la Sûreté du Québec et les Municipalités.

«Ça prend des règles claires et équitables qui, une fois établies, doivent être respectées afin de pas créer des précédents qui sont par la suite évoqués par d'autres et qui font qu'en bout de ligne, il n'y a plus de politique», a fait valoir la présidente de la Commission scolaire des Chênes, tout en admettant qu'exceptionnellement des ajustements peuvent parfois être apportés.

La directrice générale, Christiane Desbiens, a pris le relais pour rappeler que la Commission scolaire avait entrepris ses rencontres dans les milieux où des situations particulières ont été rapportées, et que d'autres rencontres restaient à venir.

Mme Desbiens a exposé que la CSDC n'était pas insensible aux doléances des parents, sauf qu'il lui fallait évaluer avec les municipalités et la MRC le partage des solutions dans les milieux les plus vulnérables.

Il semble que cette petite ouverture des porte-parole de l'organisme scolaire a laissé sur leur appétit les membres de la délégation kingséenne, mais aussi les membres du comité de parents contre la nouvelle politique de transport scolaire et sa porte-parole, Audrey Lauzière.

Dans une intervention ayant précédé les commentaires ci-haut rapportés, celle-ci avait alors rappelé aux commissaires le mécontentement des parents face à la politique et les solutions «pertinentes et raisonnables» soumises en contrepartie par son comité en avril dernier.

Ces solutions touchaient non seulement la sécurité des enfants dans les rues, mais également la longueur des trajets ainsi que les problèmes d'organisation familiale et autres liés à la problématique de la deuxième adresse.

Dans ce suivi, il est dit que le comité souhaitait des solutions ne se limitant pas aux personnes directement affectées pour le moment par ces problèmes, mais des solutions davantage durables.
Il est donc facile de comprendre que la CSDC et le comité de parents contre la nouvelle politique de transport scolaire ne sont pas au même diapason quant à des correctifs à apporter, surtout s'ils supposent l'injection de ressources financières en cette période où l'heure est plutôt aux compressions.


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