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dimanche 6 mai 2012

François Hollande, le nouveau président socialiste



Deborah PASMANTIER
Agence France-Presse
PARIS


Nommer un Premier ministre, former un gouvernement, prendre les premières mesures d'urgence, aller à Berlin pour renégocier le traité européen et foncer aux États-Unis pour les sommets du G8 et de l'Otan: les débuts du président Hollande vont se faire au pas de course.
«Nous sommes prêts, prêts à agir, à décider» et «le changement commencera tout de suite», a prévenu de longue date le socialiste François Hollande élu dimanche nouveau chef de l'État français.
L'agenda est de toute façon serré. À peine investi - peut-être dès le 11 mai selon une source diplomatique et en tout cas avant le 16 - il devra se rendre aux États-Unis pour ses premiers rendez-vous internationaux les 20 et 21 mai.
Le nom de son Premier ministre - et par extension la distribution des portefeuilles -, il assurait avant le scrutin ne pas l'avoir encore décidé.
Tout dépendra «de l'ampleur de la victoire, de son sens, de la nécessité de trouver après une majorité politique», a-t-il expliqué. Ses seuls indices: ce sera quelqu'un qui «connaît bien les députés, le parti mais aussi qui me connaît bien, c'est mieux de s'entendre».
Des déclarations qui semblent exclure la patronne du PS Martine Aubry, avec qui il s'entend notoirement mal, et aller plutôt dans le sens de Jean-Marc Ayrault, chef des députés socialistes et un compagnon de longue date.
François Hollande a prévenu qu'à peine élu, il s'attèlerait à un thème majeur de son programme: la renégociation du pacte budgétaire européen dans lequel il veut introduire plus de croissance.
«Au lendemain du scrutin, si j'en ai reçu mandat, j'adresserai un mémorandum aux chefs d'État sur la renégociation du traité», a-t-il prévu dans l'optique du prochain sommet à Bruxelles les 28 et 29 juin.
Il sait que cela va faire grincer des dents la chancelière allemande Angela Merkel, farouchement hostile à toute renégociation. Et c'est à elle, à Berlin, qu'il va consacrer sa première visite présidentielle à l'étranger, juste après son investiture, pour une «discussion ferme et amicale».
Après quoi il reprendra l'avion, direction Camp David puis Chicago, pour d'autres rendez-vous internationaux délicats: il devra expliquer à ses partenaires du G8 et de l'OTAN sa décision de retirer les troupes combattantes françaises en Afghanistan de manière anticipée, avant fin 2012.
Dans le même temps, en France, le nouveau président a promis d'«agir vite». François Hollande a déjà publié sa feuille de route pour la première année qui comprend des «mesures d'urgence» essentiellement prises par décret d'ici à fin juin et dans la foulée une session extraordinaire du Parlement (du 3 juillet au 2 août) avec une Assemblée nationale renouvelée par les législativs des 10 et 17 juin.
La première décision de François Hollande sera très symbolique: réduire de 30% la rémunération du chef de l'État et des ministres.
Il a aussi prévu de bloquer pour trois mois les prix des carburants, d'augmenter de 25% l'allocation de rentrée scolaire, de revenir partiellement sur la réforme des retraites et de mettre un coup d'arrêt au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Place ensuite aux grandes réformes de structures financières, budgétaires et sociales.
En un mois, François Hollande entend au Parlement: fixer la trajectoire de retour à l'équilibre budgétaire en 2017, lancer une réforme fiscale, assainir les activités bancaires en séparant les activités de crédit de celles qui sont spéculatives.
Il veut aussi lancer les principaux chantiers sociaux du mandat en organisant par exemple une conférence nationale sur la croissance et l'emploi, en commençant à recruter pour l'éducation (où il veut créer 60.000 postes en cinq ans).
«Nous allons agir vite et en cohérence (...) nous allons éviter ce qui s'est passé depuis cinq ans c'est-à-dire la virevolte, l'inconstance», annonçait François Hollande il y a à peine un mois.

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